dimanche 6 avril 2014

la revolucion paraguaya et l'envoyer de BZH

Mba eichapa Bretrania?
(Comment ça va la Bretagne?).

Un plouc au Paraguay continu son travail de subversion de la doctrine néo-libérale à travers le monde en vous informant de la situation au Paraguay.
Entre le vendredi 21 mars et le mercredi 26 mars, les habitants d’Asunción et de l'intérieur sont descendus dans la rue. En cause le "massacre de Curuguaty" et "l'APP", ce dernier est le projet d'alliance public/privé, que défend la droite paraguayenne en ce moment. En temps qu'étudiant en sciences sociales et membre de l'organisation du front plouculaire je me suis rendu à trois des évènements les plus marquants de cette semaine de contestation. La marche au flambeaux, le concert de la grève générale, et la grève générale. C'était pas gagner d'avance car le Paraguay n'a pas vraiment l'habitude de sortir dans la rue pour manifester. Le pays à été marqué par les 35 années de dictature de Stroessner ( 1954-1989) et du parti colorado. Ce régime autoritaire trouvait sa justification dans la chasse à "l'ennemi intérieur", que l'on peu définir comme étant "le communiste", mais qui s'élargit à tout les opposants au régime, peu importe le parti. Autrement dit un mot de travers et t'étais bon pour le cachot et pas forcement besoin de porter une barbe et d'avoir la faucille et le marteau tatouer sur le bras. Pas étonnant dans ces conditions que les paraguayens soient un peu méfiant. Ceci dit cette semaine de mobilisation à été un sacrée succès. VIVA PARAGUAY!
  

La Marche aux flambeaux, 21 mars 2014, Asunción.

Le rendez-vous est donné à 19h sur la plaza Uruguaya d'Asuncion, tout le monde bataille un peu pour avoir une torche mais il y a ce qu'il faut. La troupe se met finalement en marche dans la bonne humeur. Au son des slogans "que paso en Curuguaty?", "libertad por los presos politicos" ou encore "el pueblo unido jamas sera vencido".
Curuguaty, c'est un bled à 250 km au Nord-Est d’Asunción, pas très loin de la frontière brésilienne.
Dans les années 1960, la deuxième estancia du pays "La Industrial Paraguaya S.A" liquide ses activités au Paraguay. Elle vend  par petit bout les 25 431 km²  de terre qu'elle avait acheté à l’État paraguayen après la guerre de la triple alliance (1865-1870). Parmi les nouveaux propriétaires de la terre il y a Blas N. Riquelme, sous la dictature il est proche du régime et profite de ses contacts pour s'enrichir. Après le départ de Stroessner il est sénateur pour le parti Colorado de 1989 à 2008. Il est également le patron de l'entreprise Campos Morombi, qui est l'une des plus grosse estancia du Nord-Est du pays.
En 1967 "La Industrial Paraguaya" offre 2000 hectares de terre à l'armée paraguayenne, pour y établir une base militaire et une colonie agricole, projet qui n'arrivera jamais à son terme.
Depuis quelques années une communauté de paysans demande le droit de s'établir sur ces 2000 hectares inoccupés. Mais l'entreprise Campos Morombi ne l'entend pas de cette oreille et peu compter sur des alliés haut-placés au sein de l’État Paraguayen. C'est grâce à ces "amitiés" que l'entreprise obtient l'appuie de la police pour virer les paysans. Le 15 juin 2012, des policiers armés jusqu'aux dents viennent déloger les "campesinos", bilan de l'opération 11 paysans et 6 policiers meurt, il y a aussi de nombreux blessés. L'autre conséquence immédiate, va être la destitution du président Lugo. Il est mis à la porte une semaine plus tard, alors qu'il commençait à réaliser un certain nombre de réformes sociales: gratuité de la santé, éducation mais surtout réforme agraire.
L'enquête policière est bâclée,  et va occulter les preuves incriminant la police. Quand à l'enquête judiciaire, elle est conduite par Jalil Rachid, c'est un proche de Blas N. Riquelme. Pour cet homme les "campesinos" sont coupables d'avance, 5 d'entre eux sont aujourd'hui en prison, sans preuve. Cela va faire 52 jours maintenant qu'ils ont entamé une grève de la faim.  

Carte de la répartition des cultures de soja transgénique Monsanto Paraguay (source en lien).
Comme on peu le voir sur cette magnifique carte, Curuguaty ce trouve sur "le front de progression du soja" (en jaune). Je vais pas vous écrire un roman sur le soja, mais au Paraguay c'est une vrai saloperie. Beaucoup de gros propriétaires, qui sont les producteurs de soja, ne se gènent pas pour empoisonner les petit paysans qui vivent à coté avec leurs pesticides dégueulasses. Conséquence, il y a pas mal de maladies bien vénères qui se développent ( malformation et compagnie ). Seconde conséquence, pour les producteurs de soja, les petits paysans sont un frein à leur expansion qui doit être éliminé. La troisième conséquence est que le soja et la ganaderia entraine la déforestation de centaine de millier d'hectares tout les an au Paraguay un des plus fort taux de déforestation de la région). Conclusion "le massacre de Curuguaty" doit être replacé dans une lutte à l'échelle du pays entre des petits paysans qui vivent de leurs cultures, et des gros propriétaires, souvent étrangers, dans cette région frontalière, qui produisent pour l'exportation.       


Festival de la grève général, les familles des victimes de Curuguaty.



Le festival de la grève générale c'est déroulé le 25 mars 2014, dans une ambiance chaleureuse. Au cœur des revendications de ce festival, il y avait Curuguaty. Un des moments les plus émouvants fut le témoignage des familles des prisonniers politiques.
 






Festival de la grève générale, source E'a





Entre concert et représentation théâtrale, les paraguayens ont dénoncé avec beaucoup d'humour les maux du Paraguay. Faisant de la politique quelque chose de divertissant.






Cette semaine de manifestation était aussi l'occasion de dénoncer le projet d'alliance public/privé (APP), que soutient la droite Paraguayenne et surtout le président Horacio Cartes. Il s'agit en fait de la privatisation pur et simple de pans entier de l'économie: éducation, santé, eau, électricité. Horacio Cartes compte ainsi remercier la classe qu'il représente, c'est à dire celle des estancias, de la culture du soja, de la ganaderia. Mais aussi toute la clique des entrepreneurs étrangers, qui vont se partager les ressources du pays et qui se frottent les mains. Avec le sens de la formule qui le caractérise le président Paraguayen à déclaré devant un parterre d'investisseur étranger que le Paraguay devait devenir "facile" comme le sont "les femmes belles et attrayantes". Il à également enjoint un groupe d'entrepreneur brésilien à "user et abuser" du Paraguay.


Image de la grève générale du 26 mars 2014, Plaza de Armas. 




Mes nouveaux objectifs sont :
  • Suivre le mouvement qui est né avec la grève générale du 26 mars de près.
  • Départ pour le Chaco, et Puerto Casado mardi 8 avril.
  • Prendre contact avec les communautés indigènes. 













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