vendredi 3 octobre 2014

Paraguayens, Pluvignois même combat

Chers camarades lecteurs,


C'est après 4 mois d'absence de la sphère journalistico-numérique que je reprends du service pour vous narrer ce qui s'est passé par ici. Plusieurs éléments se sont ligués contre moi durant cette période et m'ont empêché d'exercer ma profession de correspondant officiel du front plouculair au Paraguay, section Pluvigner. Premièrement il y a eu les examens et oui, les ploucs aussi peuvent être studieux. Deuxièmement il y a eu la coupe du monde de football qui a eu lieu du 12 juin au 13 juillet. Je suis aussi retourné dans le Chaco, cette région sauvage du Paraguay où je dois me rendre à mes risques et périls pour faire mon travail de mémoire, ça c'était la première quinzaine de juillet. Pour finir j'ai été faire mon gros touriste beauf en Bolivie et au Pérou avec ma couze, Julie la fille qui aime bien les paraguayens bodybuildés, Luc mon duo de chouille et deux reinas des sables toute droit venus de Sonora ( Etat aride des Estados Unidos Mexicanos), situé à la frontière avec l'Arizona). Ces 4 mois d'hiver ce sont donc déroulés tranquillax, on a quand même dû affronter à Asunción des pics de froid allant jusqu'à 16°C autant dire pas de quoi casser trois pattes à un canard.


Porte de frigo du Peace and Love Bar, Arequipa, Pérou. 


Petit à petit la révolution progresse et la culture bretonne fait tout les jours de nouveaux adeptes, ces résultats sont le fruit d'un travail acharné et d'une propagande visuelle de haut vol, comme on peu le voir sur cette porte de frigo. Pour les gastronomes, le Far breton aux pruneaux est quasiment devenu une religion à Asunción, par malchance certains produits tels que le chouchen et la farine de blé noir sont encore difficiles à trouver dans la capitale paraguayenne. Le front plouculair étudie donc une possible reconversion des champs de soja transgéniques du Paraguay en champs de blé noir et de houblon bios. Sur le terrain, la proximité avec les paraguayens de tout poil est le fil directeur de notre philosophie de vie plouculair. Par exemple début juillet lors d'une visite de routine au poste de pompiers volontaires de la ville de Concepcion, je suis resté quatre jours à manger des assados et boire des tererés avec les gars. De même au Paraguay la police prend en charge les auto-stoppeurs afin de leur trouver un véhicule pour rejoindre leur destination. C'est dans ces moments là que tu t'aperçois de la grande classe des paraguayens.      


Nouvelle recrue des pompiers volontaires de Concepcion. 
ça fait presque un an que je m'intéresse de près aux conditions de travail des indigènes dans l'industrie du tanin. Ce qui me permet de me promener un peu dans le Chaco et de rencontrer des gens bien sympas. C'est le cas de René Ramirez, le cacique de la communauté Maskoy de Puerto Casado, en juillet dernier on a animé une petite émission de radio sur "Quebracho Poty", la radio de l'Eglise. Pour comprendre le délire il faut faire un petit point sur l'histoire du Paraguay, entre 1865 et 1870 le Paraguay est en guerre contre le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay, c'est la fameuse guerre de la Triple Alliance. Laminés les paraguayens sont contraints, par les occupants de rembourser un max de thune. Pour payer, le gouvernement paraguayen décide de mettre en vente toute les terres du pays. C'est comme ça que des gros capitalistes étrangers vont s'emparer des terres des indigènes. Puis dans les années 1890, des mecs vont découvrir qu'un arbre appelé le "Quebracho" est riche en tanin, une substance chimique qui sert à fabriquer le cuir, et l'exploitation des ressources du Chaco va commencer. Un peu partout des usines à tanin vont voir le jour sur les rives du rio Paraguay afin de transformer le "Quebracho" en tanin, c'est notamment le cas de Puerto Casado. Les nouveaux patrons de la terre ne se sont pas gênés pour abuser de la main d'oeuvre indigène, s'appuyant sur le racisme pour justifier les conditions de travail. Aujourd'hui tout l'enjeu c'est d'essayer de faire entendre des mecs comme René Ramirez pour qu'ils racontent leurs parcours de vie, leurs luttes, leurs projets et qu'on en apprenne d'avantage sur leurs cultures qui sont bien stylées.



René Ramirez lors de l'émission de radio

Laissant l'ambiance paraguayenne de coté pour un mois, notre soif intarissable d'aventure nous a conduit vers des contrés montagneuses peuplées d'adorables Lamas, Alpagas et autres Guanacos sauvages. Ces gentils bestioles sont les symboles de la Bolivie et du Pérou, pays où il fait bon descendre des montagnes en vélo, marcher sur des lacs salés, grimper sur des montagnes, prendre des photos avec des bébés alpagas trop mignons, de nouveaux grimper sur des montagnes pour voir des cités oubliées et de nouveaux prendre des photos avec des lamas, puis descendre dans des mines et ensuite mâcher de la coca, tout en buvant de l'alcool à 90°c. Tout ça sous le regard protecteur de tonton Evo Morales qui est présent partout même où on s'y attend pas, comme en témoigne ce cliché, enfin c'est de la balle.

La Mifa
 
Objectifs:


  • Octobre, de retour à Puerto Casado pour un mois, je dois me socialiser à fond pour recueillir à bloc de témoignage sur les conditions de travail des indigènes. 
  • Fin des cours à la Catolica le 22 novembre. 
  • Passer les fêtes de fin d'année avec les paraguayens. 
  • Début janvier départ pour l'Equateur.  



Kenavo.



mardi 20 mai 2014

Le Chaco, le rio et la ouro fino !!!

Un dicton paraguayen dit : "qui n'a pas visité le Chaco, ne connaît pas le Paraguay". Partir au Chaco c'était l'assurance d'un dépaysement totale et la chance de pouvoir faire quelques contacts susceptibles de m'aider pour mon mémoire de master. Mon point de chute était Puerto Casado, lieu central de mon travail de recherche. C'est un village de 7000 habitants, qui à connu son heure de gloire avec l'exploitation du bois de quebracho et l'usine de tanin.  


Je suis donc parti le 9 avril d’Asunción en bus, direction Puerto Casado. Le prix raisonnable du ticket, le manque de temps, des avertissements sur l'état de la route et des rumeurs sur un possible groupe terroriste de narco trafiquant kidnappeur, me décide à ne pas faire mon ouf du stop ce coup ci. Je la joue donc sécurité et paye le bus comme tout le monde. Choix judicieux car on croise quasiment aucun véhicule sur la route. Les 652 km de bus qui séparent Asunción de Puerto Casado s'écoulent tranquillement en à peine 12 heures. Premier constat le Chaco est un désert vert, la végétation est omniprésente, broussailles ou palmerais quelques vaches se promènent paisiblement, j'apprends plus tard qu'en faite elles sont 5 millions environs à brouter le Chaco. L'arrivé à Puerto Casado, se négocie les doigts dans le nez grâce à mon contact sur place, un prêtre d'origine polonaise, rencontré lors de la grève générale à Asunción le 25 mars dernier. C'est un personnage incontournable pour qui veut bosser avec les habitants originaires (indigènes). Après une petite conversation par téléphone, il se rappel de moi, je suis reçu à l'église. Je me met dans l'ambiance de se bourg, et prend connaissance de l'actualité. La fermeture progressive de l'usine de tanin, le chômage, le rachat des terres du village en 2001 par une secte sud coréenne d'extrême droite ( la secte Moon), le combat des habitants pour retrouver leurs terres et les habitants originaires (indigènes). Suivant les conseils du prêtre je m'embarque le jour même sur l'Aquidaban, un vaillant vaisseau qui m'a emmené jusqu'à Puerto Bahia Negra. Mais avant ça j'ai le droit à une petite visite privée de l'usine désaffectée, en compagnie d'Oscar le gardien.     

Vu intérieur de l'un des hangars de l'usine de tanin de Puerto Casado. 
Aquidaban 
Je repart donc le jour même de mon arrivé à Puerto Casado pour quatre jours de voyage, cette fois en bateau. C'est le temps qu'il faut pour faire l’allée retour Puerto Casado/Puerto Bahia Negra. Le temps aussi de visiter la région et de rencontrer ses habitants, tout ça en mode relax. Le chargement et le déchargement du bateau se font par une passerelle de bois composée de deux planches l'une pour rentrer l'autre pour sortir, et ça peu être plutôt dangereux. Tout se fait à la main, laissant 2 à 3 heures d'escale dans chaque port, suffisantes pour faire le tour des petits villages de l'Alto Paraguay. Niveau marchandise ça va du mouton, à la moto en passant par la bière. A l'intérieur du bateau c'est pas le Queen Mary II, mais on ce sent bien. Le rez de chaussé est occupé par un marché aux légumes, environ une dizaine de commerçantes se partagent l'espace, pratiquant des prix bien au-dessus de la norme (même les paquets de kentucky, les cigarettes les moins cher du pays subissent une augmentation passant de 20 centimes à 40 centimes d'euro le paquet de 20). Sur le pont supérieur il y a le bar-restaurant et quelques cabines que tu peux louer pour quelques guaranis de plus. Le reste de l'espace est occupé par des bancs pour lesquels ils faut bataillés toute la nuit si tu ne veux pas dormir sur le sol.      

Sur le rio Paraguay aux alentours de Fuerte Olimpo.


























Pancarte touristique à Bahia Negra


Sur le chemin du retour j'ai fait la connaissance de Felix et son pote de la municipalité de Puerto Bahia Negra, amateur de bière. C'est grâce à ces derniers que j'ai été présenté à la famille Arias chez qui j'ai logé à Puerto Casado. Cette semaine c'est écoulée pépère à jouer des partis de foot avec les enfants. J'ai aussi découvert des animaux étrange comme le Capybara sorte de ragondin géant. A part ça j'ai quand même eu le temps de taffer un peu les bouquins de la mère Branislava Susnik une anthropologue paraguayenne qui a bien débroussaillé le thème indigène. Et pour finir j'ai été présenté à René Ramirez le cacique des Maskoys (les indigènes avec lesquels je voudrais travailler). René Ramirez c'est tout un personnage, il a travaillé toute sa vie dans l'usine de tanin de Puerto Casado, un poste dans l'administration. Et toute sa vie il a mené la vie dure aux patrons, pour améliorer les conditions de travail. En 1989 au bout de près de 20 ans de lutte contre l'entreprise il obtient 30 000 hectares de terre pour les Maskoys, dans un lieu appelé "Riacho Mosquitos. 


Immobilisé pour la nuit, mais bonne ambiance, il en faut plus pour paniquer les "chaquenos".

Le retour vers Asunción ça été une autre histoire. Deux jours de bus au lieux des 12 heures normales c'est ce genre d'imprévus qui fait réalisé que le Chaco c'est vraiment un endroit à part. Nous avons été immobilisé une nuit sur cette route en plein milieu de la cambrousse chaquéenne. Malgré les efforts de tout le monde pour sortir le bus du fossé, ce n'est qu'au petit matin et avec l'aide d'un tracteur qu'on a pu sortir de ce merdier. Après il a encore fallu attendre une bonne partie de l'aprem que la route sèche pour s'aventurer de nouveau sur la piste. Bon faut souligner la bonne humeurs et la patience des paraguayens. Qui ont toujours une bonne blague à sortir pour détendre l'atmosphère, même si c'est en guarani et que tu comprends pas toujours, ça fait plaisir.

 Objectifs à venir:

  • Aller voir les chuttes d'Iguazu
  • Retourner au Chaco et me rendre au Riacho Mosquitos 
  • Retour à Montevideo pour un Week end de conférences sur l'histoire du Paraguay
  • Regarder France/Paraguay le 1er Juin 
 
  



dimanche 6 avril 2014

la revolucion paraguaya et l'envoyer de BZH

Mba eichapa Bretrania?
(Comment ça va la Bretagne?).

Un plouc au Paraguay continu son travail de subversion de la doctrine néo-libérale à travers le monde en vous informant de la situation au Paraguay.
Entre le vendredi 21 mars et le mercredi 26 mars, les habitants d’Asunción et de l'intérieur sont descendus dans la rue. En cause le "massacre de Curuguaty" et "l'APP", ce dernier est le projet d'alliance public/privé, que défend la droite paraguayenne en ce moment. En temps qu'étudiant en sciences sociales et membre de l'organisation du front plouculaire je me suis rendu à trois des évènements les plus marquants de cette semaine de contestation. La marche au flambeaux, le concert de la grève générale, et la grève générale. C'était pas gagner d'avance car le Paraguay n'a pas vraiment l'habitude de sortir dans la rue pour manifester. Le pays à été marqué par les 35 années de dictature de Stroessner ( 1954-1989) et du parti colorado. Ce régime autoritaire trouvait sa justification dans la chasse à "l'ennemi intérieur", que l'on peu définir comme étant "le communiste", mais qui s'élargit à tout les opposants au régime, peu importe le parti. Autrement dit un mot de travers et t'étais bon pour le cachot et pas forcement besoin de porter une barbe et d'avoir la faucille et le marteau tatouer sur le bras. Pas étonnant dans ces conditions que les paraguayens soient un peu méfiant. Ceci dit cette semaine de mobilisation à été un sacrée succès. VIVA PARAGUAY!
  

La Marche aux flambeaux, 21 mars 2014, Asunción.

Le rendez-vous est donné à 19h sur la plaza Uruguaya d'Asuncion, tout le monde bataille un peu pour avoir une torche mais il y a ce qu'il faut. La troupe se met finalement en marche dans la bonne humeur. Au son des slogans "que paso en Curuguaty?", "libertad por los presos politicos" ou encore "el pueblo unido jamas sera vencido".
Curuguaty, c'est un bled à 250 km au Nord-Est d’Asunción, pas très loin de la frontière brésilienne.
Dans les années 1960, la deuxième estancia du pays "La Industrial Paraguaya S.A" liquide ses activités au Paraguay. Elle vend  par petit bout les 25 431 km²  de terre qu'elle avait acheté à l’État paraguayen après la guerre de la triple alliance (1865-1870). Parmi les nouveaux propriétaires de la terre il y a Blas N. Riquelme, sous la dictature il est proche du régime et profite de ses contacts pour s'enrichir. Après le départ de Stroessner il est sénateur pour le parti Colorado de 1989 à 2008. Il est également le patron de l'entreprise Campos Morombi, qui est l'une des plus grosse estancia du Nord-Est du pays.
En 1967 "La Industrial Paraguaya" offre 2000 hectares de terre à l'armée paraguayenne, pour y établir une base militaire et une colonie agricole, projet qui n'arrivera jamais à son terme.
Depuis quelques années une communauté de paysans demande le droit de s'établir sur ces 2000 hectares inoccupés. Mais l'entreprise Campos Morombi ne l'entend pas de cette oreille et peu compter sur des alliés haut-placés au sein de l’État Paraguayen. C'est grâce à ces "amitiés" que l'entreprise obtient l'appuie de la police pour virer les paysans. Le 15 juin 2012, des policiers armés jusqu'aux dents viennent déloger les "campesinos", bilan de l'opération 11 paysans et 6 policiers meurt, il y a aussi de nombreux blessés. L'autre conséquence immédiate, va être la destitution du président Lugo. Il est mis à la porte une semaine plus tard, alors qu'il commençait à réaliser un certain nombre de réformes sociales: gratuité de la santé, éducation mais surtout réforme agraire.
L'enquête policière est bâclée,  et va occulter les preuves incriminant la police. Quand à l'enquête judiciaire, elle est conduite par Jalil Rachid, c'est un proche de Blas N. Riquelme. Pour cet homme les "campesinos" sont coupables d'avance, 5 d'entre eux sont aujourd'hui en prison, sans preuve. Cela va faire 52 jours maintenant qu'ils ont entamé une grève de la faim.  

Carte de la répartition des cultures de soja transgénique Monsanto Paraguay (source en lien).
Comme on peu le voir sur cette magnifique carte, Curuguaty ce trouve sur "le front de progression du soja" (en jaune). Je vais pas vous écrire un roman sur le soja, mais au Paraguay c'est une vrai saloperie. Beaucoup de gros propriétaires, qui sont les producteurs de soja, ne se gènent pas pour empoisonner les petit paysans qui vivent à coté avec leurs pesticides dégueulasses. Conséquence, il y a pas mal de maladies bien vénères qui se développent ( malformation et compagnie ). Seconde conséquence, pour les producteurs de soja, les petits paysans sont un frein à leur expansion qui doit être éliminé. La troisième conséquence est que le soja et la ganaderia entraine la déforestation de centaine de millier d'hectares tout les an au Paraguay un des plus fort taux de déforestation de la région). Conclusion "le massacre de Curuguaty" doit être replacé dans une lutte à l'échelle du pays entre des petits paysans qui vivent de leurs cultures, et des gros propriétaires, souvent étrangers, dans cette région frontalière, qui produisent pour l'exportation.       


Festival de la grève général, les familles des victimes de Curuguaty.



Le festival de la grève générale c'est déroulé le 25 mars 2014, dans une ambiance chaleureuse. Au cœur des revendications de ce festival, il y avait Curuguaty. Un des moments les plus émouvants fut le témoignage des familles des prisonniers politiques.
 






Festival de la grève générale, source E'a





Entre concert et représentation théâtrale, les paraguayens ont dénoncé avec beaucoup d'humour les maux du Paraguay. Faisant de la politique quelque chose de divertissant.






Cette semaine de manifestation était aussi l'occasion de dénoncer le projet d'alliance public/privé (APP), que soutient la droite Paraguayenne et surtout le président Horacio Cartes. Il s'agit en fait de la privatisation pur et simple de pans entier de l'économie: éducation, santé, eau, électricité. Horacio Cartes compte ainsi remercier la classe qu'il représente, c'est à dire celle des estancias, de la culture du soja, de la ganaderia. Mais aussi toute la clique des entrepreneurs étrangers, qui vont se partager les ressources du pays et qui se frottent les mains. Avec le sens de la formule qui le caractérise le président Paraguayen à déclaré devant un parterre d'investisseur étranger que le Paraguay devait devenir "facile" comme le sont "les femmes belles et attrayantes". Il à également enjoint un groupe d'entrepreneur brésilien à "user et abuser" du Paraguay.


Image de la grève générale du 26 mars 2014, Plaza de Armas. 




Mes nouveaux objectifs sont :
  • Suivre le mouvement qui est né avec la grève générale du 26 mars de près.
  • Départ pour le Chaco, et Puerto Casado mardi 8 avril.
  • Prendre contact avec les communautés indigènes. 













samedi 1 mars 2014

La magica de Asuncion de Paraguay.

C'est sous la chaleur étouffante du mois de février que je découvre petit à petit cette ville d'Asuncion au fur et à mesure des rencontres et des hébergements.
Mon premier objectif à la sortie du terminal de bus d'Asuncion est de rejoindre le "jardin Hostel" mon point de chute pour les premiers jours. L'hostel est tenus par un couple de suédois très sympas qui me propose directement d'aller me rafraichir dans la petite piscine en plastique au fond du jardin. C'est dans cette hostel que je vais faire la rencontre d'Ariana, une québecoise bien cinglé qui est parti étudier la chasse dans les tribus indigènes à la frontière de la Bolivie. Bon en plus l'avantage c'est que je pouvais parler français. Très vite c'est parti pour un premier "téréré" sur la Plaza Uruguaya d'Asuncion. Va suivre trois jours bien sympas ou avec Adriana et deux allemands rencontrés dans l'hostel je vais découvrir le Britania et le Roquero, ce sont les deux bars les plus connus d'Asuncion et c'est vrai qu'ils déchirent bien. Mais aussi le "Mercado quatro"qui est le haut lieu du commerce Asuncène.


mercado municipal 4


C'est aussi grâce au conseil d'Adriana que j'obtiens l'adresse d'une maison sur la "calle Montevideo". ça va être mon lieu de vie pendant tout le mois de février. Je partage la maison avec 12 personnes aujourd'hui, après les travaux du propriétaire des lieux, Xavier, un grand mec aux bras tatoués, qui à toujours un truc à faire. La maison est peuplée par une bonne troupe de joyeux lurons, et je dois dire que je ne connais pas tout le monde car nous avons tous des horaires un peu différent, beaucoup ont un travail, d'autres sont en études, quelques un font les deux. Là, j'ai fait la rencontre de Leah une lycéenne paraguayenne, de Liina, une finlandaise bien cool qui travail dans une association et Alejandro un violoniste paraguayen qui à vécu deux ans à Paris, entre autres. 



vu de la ville d'Asuncion du mirador San Geronimo

Bon sinon Asuncion c'est environ 600 000 habitants dans la ville même, mais 2 100 000 habitants si on compte la périphérie. La croissance de la ville est alimentée par un fort exode rurale qui est dû à une des plus mauvaise répartition des terres du monde. Environ 1% de la population possède 84% des terres. En cause la ganaderia et les plantations de soja transgénique. Ce qui a des conséquences dramatiques dans un pays qui tire sa richesse de l'agriculture.

La ville s'étend sur les bords du rio Paraguay, plus ou moins à l'endroit ou en 1537 les conquistadors espagnoles firent escale pour le ravitaillement de leur navire, en suivant le cour du rio Paraguay ils espéraient parvenir aux mines d'or de la Bolivie. Les indiens étant amicaux, la bière fraîche et les indiennes carrément jolies, les conquistadors décidèrent d'édifier un fort militaire qui se transforma plus tard en ville. Comme ils manquaient tous un peu d'imagination dans l'équipe ils choisirent de nommer le fort du nom de la date du jour, on approchait du 15 Août qui est la fête de l'assomption.

 
Rio Paraguay, au fond Chaco sur la droite costanera.



Le programme du mois de Mars en quelques mots pour terminer:

  • D'abord ça va être le début des cours à la "catolica".
  • Une excursion de prévus dans le Chaco.
  • Changer d'habitation pour la "Hamaca Paraguaya", un hostel, il va sûrement il y avoir pas mal de passage et ça va être bien cool. 



    




lundi 27 janvier 2014

Sur le camino du Paraguay, avec jop lagadec et les pieds moisis !!!

Hola, tout le monde,

C'est par une fine critique gastronomique, digne du Joël Robuchon le plus étoilé des ploucs que je vais commencer ce deuxième épisode littéraire. Comme je vous l'avais annoncé dans le premier article, je devais remplir un objectif de la plus haute importance à Montevideo. Pour ceux qui seraient atteint, dans leur jeune âge, par la maladie d’Alzheimer. Il s'agissait de déguster de la sole, avec du vin blanc pétillant.  

sole (lenguada) avec un vin blanc pétillant (médio y médio).


C'est au marché au poisson, sur le port de Montevideo, qu'il est possible de savourer ce met délicat entre tous. Le vin blanc medio y medio est un mélange, léger et fruité de Champagne et de vin blanc sec, vous pouvez tester chez vous avec du mousseux et du gros plan nantais, pour voir ce que ça donne. Le poisson était finement grillé et craquait sous la dent affamée. Quand au riz, un basmati de premier choix, cuit à point, ni collant ni trop dur, qui calait son homme comme il faut.

Plage Rodo, Montevideo.



Pour ce qui est, du reste, Montevideo est une ville de toute beauté, au charme surprenant, et à la population accueillante. La ville est baignée par le Rio de la Plata qui fait entre 48 et 215 km de large. Autant dire qu'il est difficile de distinguer la rive argentine. Mais avantage considérable on peu se baigner sans soucis, dans les deux plages du centre ville, un peu comme à Plougou, pour les habitués de la rivière du Bono. Pour ce qui est de se déplacer, c'est un peu la guerre, les bus roulent à toute vitesse et impossible de trouver un plan des transports en commun, ça n'existe pas. Ce qui oblige à demander sans cesse son chemin, c'est comme ça que j'ai appris que la relation extra conjugal de notre président était connu outre-Atlantique, une vieille dame, m'affirmant, sourire au lèvre que notre cher président est un "Bandito". Mais rassurez-vous je me suis insurgé, et j'ai rétablit l'honneur de la France dans cette affaire.


Affiche de 1915 pour le carnaval de Montevideo. 
répétition du carnaval, parc Rodo, Montevideo. 



Le mois de janvier et de février, est aussi synonyme de carnaval, dans toute l'Amérique Latine. C'est un peu le même principe que les bagads, il existe plusieurs "compagnies", qui peuvent s'affronter dans des concours. Quand à la musique, il y a tout les ingrédients d'un bon gros son tribal, des percutions, des danses de fou, on se croirait presque à Ozora.
Historiquement c'est un mélange entre des fêtes religieuses importées d'Europe, païennes ou catholiques, qui ont de tout temps permis d'aménager des espaces de liberté individuel et collectif au sein de la société. Et les défilés d'esclave qui avaient lieux, dans la ville de Montevideo à l'époque coloniale. Plusieurs fois au cours de l'année les esclaves se réunissaient et marchaient jusqu'aux remparts de la ville (par exemple pour célébré le nouvel an), cela permettait aux descendants africains de perpétuer leurs traditions: chants, danses, interdit le reste de l'année.


Enfin, je voudrais finir par un avertissement solennel, il faut arrêter de confondre, à tout-bout-de-champs, Paraguay (meilleur pays d'Amérique Latine) et Uruguay. Pour vous aider dans cette démarche, je vais, citer quelques exemples qui parleront à chacun :

1) Le Paraguay n'a pas de mer "c'est une île entouré de terre" comme l'a dit Roa Bastos, l'Emile Zola Paraguayen. L'Uruguay est sur la côte atlantique, coincé entre le Brésil et l'Argentine.

2) Le Paraguay, est le plus gros producteur au monde de marijuana , et la "paraguayenne" est connu dans toute l'Amérique Latine, cependant la consommation et la production reste illégale dans la loi. L'Uruguay pour sa part à adopté le 10 décembre 2013, la loi autorisant la production et la consommation de marijuana sous contrôle de l'Etat.

3) la boisson fétiche de l'Uruguay est le maté (chaud), au Paraguay c'est le Téréré (maté glacé). Viendra plus tard un article complet sur ce doux breuvage.


Ma prochaine mission sera d'aller me faire faire une coupe de cheveux d'indien chez le coiffeur.
Sinon rendez-vous, sur la route de Buenos Aires, en février.

Bisous, kennevo les bouseux, et yermat à tout le monde.






  







  
 






mercredi 15 janvier 2014

kenavo les bretons, hasta la victoria siempre en America Latina !!!

bonjour, bonjour, un plouc au Paraguay, quesaco ?

Au départ, c'est un hommage à "ploucdu56". Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de le lire, c'était un blog très inspiré qui présentait les principales figures du mouvement plouculaire dans la région d'Auray (an Alré, en breton). Son rédacteur en chef Joris Polochon était en ce temps là, une sorte de guide suprême pour notre communauté. Il fut aussi le premier plouc à poser le pied sur le continent Sud Américain. C'est donc avec émotion que je reprends à mon compte cet héritage pour vous parlez du Paraguay, ce mystérieux petit Etat d'Amérique Latine.


République du Paraguay, Paraguai (Guarani). 



Le plouc en chef de ce blog, c'est moi même, Gauthier, 22 ans, étudiant en histoire des relations internationales à Rennes II. Après un an de préparation physique intensive : piscine, jogging, pétanque, trois à quatre fois par semaine, sept jour sur sept. Après des découragements, suite à des blessures, comme lorsque j'ai appris, 4 semaines avant le départ, que j'étais touché par le "syndrome de la bandelette ilio-tibial" (cf Wikipédia ou doctissimo). Et surtout maintenant que je parle super bien l'espagnol, le voyage en Espagne de l'été dernier ayant largement porté ses fruits. Je me sent enfin près à partir.

Les raisons de mon voyage au Paraguay sont mes études d'histoire. Elles se divisent en deux grandes parties. D'abord les cours d'histoire à la Universidad Catolica Nuestra Senora de la Asuncion. Ce qui va me rappeler ma fougueuse jeunesse, passé à Saint Anne d'Auray, second plus grand lieu de pèlerinage de France. Si dessous, vous pouvez admirer une jolie carte de vœux de la "catolica", surnom que l'on donne à l'université, là bas.  





La deuxième partie de mon travail consiste à rédiger un mémoire de 150 pages, sur la prolétarisation des indiens dans les exploitations de quebracho. Le quebracho, c'est un arbre au bois très dur, duquel on extrait le tanin (une substance, utilisée pour traiter le cuir, avant de pouvoir le travailler). Pour en savoir plus, je vais partir arpenter la campagne paraguayenne et plus particulièrement la région de l'Alto Paraguay (violet sur la carte). Et avec un peu de chance, je tomberais sur un grand père indiens qui voudra bien me raconter ses conditions de travail. 

C'est donc en temps qu'étudiant que je m'en vais explorer ce pays d'Amérique du Sud. La position centrale du Paraguay lui confère une importance stratégique pour mes futurs expéditions. En effet le Paraguay partage ses frontières avec le Brésil, l'Argentine et la Bolivie. Les paraguayens au nombre de 6,5 millions sont peu nombreux, par rapport à la taille de leur territoire, qui est plus grand que l'Allemagne. Le pays est coupé en deux par le Rio Paraguay (bleu sur la carte). A l'est de celui-ci, on trouve des terres humides et cultivables, plutôt peuplées. Tandis que la partie ouest est occupée par le Chaco (région en vert sur la carte), c'est une vaste région semi-désertique et encore largement sauvage. 




Fernando Lugo, président  de gauche entre 2008 et 2012




Au niveau politique, le Paraguay c'est pas folichon, folichon. A gauche, vous avez Fernado Lugo, c'est un ancien évêque, il a réussit à arrivé au pouvoir en 2008 en s'alliant avec les libéraux. Puis il s'est fait destituer, et ça été une grosse désillusion.


Horacio Cartes, élu le 22/04/13, parti colorado (droite) 


A droite, vous avez Horacio Cortes, le nouveau président depuis 2013, et un des hommes les plus riche du pays. Il possède notamment les marques de bière paraguayennes, donc il faut que je pense à ça, à chaque fois que j'en ouvre une. Pour rien arranger, son parti, le parti colorado, est celui du dictateur Stroessner qui est resté au pouvoir de 1954 à 1989. Conclusion ne vous fiez pas à ce chapeau, cet homme est dangereux.









Mes objectifs de plouc, pour cette année consiste avant tout, à faire partager ce voyage, avec l'ensemble de ma communauté resté dans la grisaille bretonne. Je mettrais un point d'honneur à vous informer de l'avancé de l'opération "plouc au paraguay". Sur place j'espère que mes habitudes, un peu rustre trouverons échos auprès de la jeunesse, et des moins jeunes aussi, enfin les autochtones quoi. Dans les faits cela se traduira par un soutient actif aux fêtards paraguayen de tout poil. Sinon j'aimerais aussi, devenir un plouc cultivé, une sorte de plouc de choc, c'est pourquoi je veux me mettre à l'indien, j'en fait une histoire personnel et j'engage mon honneur de plouc dans cette histoire.
Bon sinon, pour les jours qui viennent, mon objectif principal consiste à allé manger de la sole sur le port de Montevideo, en Uruguay, avec un petit verre de vin blanc pétillant, attention les papilles!!!

kenavo!